Bienvenue Merlin, l’enchanteur!
Quelle chance nous avons, nous les femmes de vivre ce plus beau bouleversement du corps, du coeur et de l’esprit. 
J’ai vécu ma grossesse comme 9 mois de transformation, de gestation et de connection profonde avec moi-même, ma petite fille intérieure, mon couple, la femme que je suis, la maman en devenir, et bien-sûr mon fils Merlin qui danse au coeur de moi. 
Ce long et beau périple fut marqué par de belles rencontres. L’accouchement à domicile s’est présenté à nous, comme une évidence. 
Il n’y a pas de meilleur endroit que son propre cocon pour donner vie. 
Puis, il y a le couple, le soutient et l’amour inconditionnel de mon homme. Le souhait profond et commun d’être alliés et fort ensemble dans cette aventure.
Et puis y’a Stéphanie, notre gardienne des mondes, notre petite fée, notre sage femme qui est tombé du ciel.
Son accompagnement avant, pendant et après l’accouchement c’est comme le chocolat fondu au matin sur une crêpe, un arc en ciel qui illumine une fin de journée, un bon feu qui crépite, un plongeon intense dans une mer agitée. C’est juste et profond. 
Le jour où Merlin a décidé de montrer sa petite tête, nous étions loin de la maison. 
J’ai du marcher une heure, faire 1h30 de route pour enfin trouver le calme et la sécurité à la maison.
Le trajet était éprouvant, une fois arrivé à la maison, Arthur et moi sommes très anxieux. La panique du trafic nous a dévorer.
On décide de prendre une douche, on crie, on respire! C’est parti ! Merlin arrive 💕 
 
Stéphanie nous a rejoint.
Le salon est beau, tout brille, les lumières sont tamisées. A partir de cet instant, je ne sais plus ni quelle heure ni quel jour nous sommes. Je me concentre sur mon souffle, mes ressentis et l’accompagnement bienveillant de Stéphanie et d’Arthur. 
C’est long, c’est lent, douloureux, j’ai chaud, j’ai froid, ma jambe droite me fait très mal, je suis  à genoux, debout, à quatre pattes, je relâche ma tête, des cris viennent, mon corps est mouvement, des vagues se lancent depuis mon bassin jusqu’à ma tête…  il y a comme une atmosphère mystérieuse, douce, unique qui me réconforte tout le corps. J’ai confiance! 
 
Je voyage dans mon appartement nue, j’ai envie de prendre un bain, je me sens faible, j’ai faim mais rien ne passe. 
Cette eau chaude tout autour de moi, englobante, rassurante, me fait beaucoup de bien. Arthur me soutient la tête, je flotte, je demande à mon corps de relâcher toutes les tensions et d’accueillir la suite. Stéphanie, discrète et concentrée, contrôle le coeur de Merlin et mon col. Ca y est, la porte est ouverte, Merlin peut descendre. Les premières poussées dans l’eau furent magiques.  Au début, je n’y arrivait pas, ma force restait bloquée au niveau de ma gorge et de mon thorax. C’est épuisant. Je suis émue et un peu nerveuse.
Stéphanie me rassure, me masse et me demande si je suis prête à faire le deuil de cette grossesse et d’accueillir Merlin sur cette Terre. Je suis émue, je souris, je change de position, je suis sur mes genoux dans l’eau, je sens la contraction arrivée et toute ma puissance qui l’accompagne vers le bas. Stéphanie me souffle :  » relâche tes épaules, détend ta mâchoire, redresse ta colonne, accompagne la vague de cette contraction jusqu’en bas » . C’est indescriptible, c’est comme si la douleur s’efface et que dans cette salle de bain tout est  un. Je me sens connectée à mon bébé, à la vie. Je reprends quelques forces à l’idée de le voir apparaître même si, cette délivrance, je ne le sais pas encore, ne faisait que commencer. 
Je sens sa tête avec le bout de mes doigts. C’est merveilleux. 
 
Arthur est en haut, il prépare le feu, je décide de le rejoindre, la sortie de l’eau est difficile, je monte très lentement marche après marche, il fait chaud, ça sent bon, jai les yeux mis clos. Je souris, Arthur vient m’embrasser, je m’allonge et c’est reparti. Ça pique, les contractions sont moins fréquentes, je dois être patiente. La musique est douce dans toute la maison. Je crie, je fais des sons graves tout au long de cette ultime étape, c’est long. Ça brule, je suis à quatre pattes, j’attends chaque contraction avec impatience. Arthur voit Merlin : « Mon amour, Merlin est là, je vois sa tête, continue, c’est fantastique, il arrive! tu es super » 
Les dernières poussées sont libératrices, fluides et d’une grande puissance. Merlin glisse à mes côtés. Le cordon est court, je ne peux pas trop bouger, Arthur est dans mon dos, il nous enlace. Merlin est tout calme, Stéphanie appelle l’ambulance. Merlin bouge mais ne respire pas tout seul. Il doit faire son premier cri. Toujours rien. Arthur glisse sa main en dessous de ses fesses et lui donne quelques secousses tout en lui souhaitant la bienvenue sur cette Terre. Dans cette atmosphère agitée et paniquante, je suis ailleurs, mes yeux fixent ceux de Merlin, je suis calme, mes mains caresses mon petit bébé tout contre moi, je chante pendant de longues secondes sa chanson de bienvenue. Je suis serraine et confiante. 
Tout à coup, il est là, Merlin est arrivé il a entre ouvert ses yeux, poussé son premier cri. 
On respire, on pleure, nous sommes parents. il est 23h41, le 21 juillet 2019.
Le feu crépite toujours, Arthur et moi sommes en peau à peau avec notre enfant dans notre cocon. 
Personne nous dérange, nous savourons cet instant magique.
MERCI 🙏